Les deux chefs-d’œuvre de Müller
Étincelant vendredi soir lors du Bayern-Barça (8-2), dans une réminiscence du fameux Allemagne-Brésil (7-1), Thomas Müller aura été un acteur majeur de deux des matches les plus mythiques de l’histoire du football.
Beaucoup y ont pensé vendredi soir en voyant l’histoire se dérouler à nouveau sous leurs yeux. Ce Bayern-Barça (8-2), plus gros carton de l’histoire des phases finales de la Ligue des champions, rappelait terriblement l’irréel Allemagne-Brésil (7-1), demi-finale de la Coupe du monde 2014. Les mêmes sentiments du côté des vaincus: la désillusion, l’humiliation, l’impuissance. Le même jeu du côté des vainqueurs: simple, rapide, collectif, basé sur le pressing et les projections vers l’avant. Et surtout d’une efficacité diabolique.
Quatre hommes ont vécu ces deux soirées de légende: Manuel Neuer, Jérôme Boateng, Thomas Müller et Hansi Flick, qui était alors l’adjoint de Joachim Löw. Parmi eux, c’est sans doute Müller qui symbolise le mieux ces deux chefs-d’oeuvre, et pas seulement parce qu’il a ouvert le score lors des deux rencontres.
Thomas Müller, MVP del histórico #Barcelona–#Bayern pic.twitter.com/beYRO41PK4
— Esteban Gómez (@mirondo9) August 14, 2020
Flick l’a totalement relancé
En début de saison, l’attaquant allemand était un joueur déclassé. Écarté de la Mannschaft, remplaçant au Bayern, dans un club de toujours, le champion du monde 2014 semblait sur le déclin. Sa résurrection est la réussite majeure de Flick, qui a organisé son 4-2-3-1 autour de lui, et qui a fait de ce Bayern une machine à marquer absolument effrayante sur l’année 2020.
Derrière les chiffres impressionnants de Robert Lewandowski, qui a inscrit vendredi son 54e but de la saison, il y a ceux de Müller: 14 buts et 23 passes décisives toutes compétitions confondues, en comptant son doublé et son offrande pour Coutinho face au Barça. Le système du Bayern, avec des ailiers supersoniques, un buteur hors pair, et un duo technique et travailleur au milieu, est idéal pour que Müller puisse exprimer sa science du jeu. C’est elle qui fait de cet attaquant qui ne court pas vite et ne dribble pratiquement jamais un joueur de classe mondiale.
🔥 Thomas Müller cette saison, toutes compétitions confondues :
🏟 48 matchs
⚽ 14 buts
🎯 23 passes décisives pic.twitter.com/CcDbIiX9Sh— beIN SPORTS (@beinsports_FR) August 15, 2020
Seuls Ronaldo et Messi font mieux que lui
Lorsque nous avons établi notre Top 100 des plus grands joueurs de tous les temps, nous n’avons pas intégré ce Müller-là (*), et son nom n’est jamais apparu dans nos discussions. Sous le coup de l’émotion de vendredi soir, on se dit qu’on a peut-être loupé quelque chose. Quelle place lui accorder dans l’histoire du football ?
On parle tout de même d’une joueur qui a inscrit 23 buts en phase de finale de Ligue des champions. C’est nettement plus que Neymar (13) ou Thierry Henry (12). Seuls les intouchables Cristiano Ronaldo (67) et Lionel Messi (47) ont fait mieux, et Müller arrive en troisième position, à égalité avec Lewandowski. Question de longévité ? Il est au Bayern depuis tellement longtemps qu’on oublierait presque que l’attaquant allemand (30 ans) est plus jeune que le buteur polonais (31 ans). Ce Müller est décidément un joueur à part…
(*) Gerd Müller figurait à la 11e place.
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Découvrez en images les tops et les flops de ce Barça-Bayern –> Il n’a pas su rassurer sa défense, approximatif dans ses sorties et ses prises de balle. Cette fois, son grain de folie coutumier n’a pas été un atout pour son équipe. Au contraire. Gerard Piqué et Clément Lenglet ont pris l’eau comme jamais ce soir, en souffrance sur chacune des incursions munichoises dans leur camp. Réduits au rang de sparring-partners, ils ont systématiquement subi la loi des attaquants bavarois dans les duels. En mal de rythme et de tranchant, il n’a pas su colmater les brèches dans l’entrejeu catalan, rapidement dépassé par les événements. Son écot offensif a par ailleurs été inexistant. Un poteau sonné sur un centre travaillé et une percée en repiquant dans l’axe ponctuée d’une frappe écrasée, c’est à peu près tout ce qu’a réussi le chef d’orchestre du Barça ce soir. Indigne de son talent. Un match plein, abouti et remarquable passé dans l’ombre de ses coéquipiers offensifs. A lui seul, il a éteint la plupart des initiatives catalanes, précieux dans l’anticipation et l’orientation du jeu munichois. Vif et percutant, il réalise une première mi-temps de haute-volée, justement récompensée par une passe décisive pour Ivan Perisic et un but tout en puissance en l’espace de cinq minutes (22e, 27e). Insaisissable. Quelle entrée en jeu ! Prêté par le Barça cette saison, le Brésilien a fait mal à ses (ex-)coéquipiers en mettant à profit son quart d’heure de jeu pour délivrer une passe décisive au bénéfice de Robert Lewandowski (82e) et pour se fendre d’un doublé (85e, 89e). Auteur de l’ouverture du score – magnifique – dès la 3e minute, il a fait office de détonateur dans cette partie explosive, s’offrant lui aussi un doublé à la demi-heure de jeu pour le but du KO (4-1) et parachevant son œuvre personnelle d’une passe décisive pour Coutinho dans les derniers instants du match. Premier défenseur de son équipe, il n’a du reste jamais rechigné à la tâche.
Messi et Müller
FLOP: Marc-André Ter Stegen (3)
FLOP: La charnière du Barça (1)
FLOP: Sergio Busquets (2)
FLOP: Lionel Messi (2,5)
TOP: Thiago Alcantara (9)
TOP: Serge Gnabry (8)
TOP: Philippe Coutinho (8)
TOP: Thomas Müller (9)
Source : Sports.fr
