JO 2024: Pourquoi autant de finales perdues ?
C’est le gros bémol de ces Jeux
de Paris 2024 pour la France: les (trop) nombreuses finales
perdues. 15 sur 21 au total.
« Ce sont des Jeux exceptionnellement
réussis », de l’aveu même de Claude Onesta, le manager de
la haute performance à l’Agence nationale du sport (ANS). Au total,
pas moins de
64 médailles sont tombées dans l’escarcelle de la délégation
tricolore – dont 16 titres – soit deux records
olympiques pour la France si l’on fait abstraction des Jeux
parisiens de 1900 où plus de la moitié des sportifs engagés étaient
du cru (103 médailles dont 27 en or).
Pour autant, il est une amertume qui persiste au vu des
opportunités manquées, et notamment de la vingtaine de quatrièmes
places constatée dans ces Jeux 2024. La
frustration étant plus grande encore à la leur des finales perdues.
Seuls six duels sur 21 confrontations ultimes ayant tourné à
l’avantage du ou des représentants locaux: au rugby à sept
masculin, au judo par équipes, au volley masculin et pour le judoka
Teddy Riner, le surfeur Kauli Vaast et la taekwondoïste Althéa
Laurin.
« 14 médailles d’or perdues »
Ces 15 duels pour l’or inaboutis, ce sont autant de regrets
éternels bien souvent. Et un pourcentage de victoire en finale qui
en dit long: 28,57%. Quand il était de 38,9% sur l’ensemble des six
précédentes Olympiades, depuis Sydney en 2000. « On
identifie 14 médailles d’or ratées, qui semblaient très accessibles
par des gens qui les réalisent très régulièrement, souffle
Claude Onesta. Beaucoup ont échoué, mais c’était aussi souvent
leur première rencontre olympique, dans un environnement qui, avec
la présence de leurs proches, devient chargé. Ces quatorze-là, si
on n’en réussit qu’un tiers, on est sans discussion troisièmes au
classement des nations ! »
Reste le sentiment du devoir accompli malgré tout, au vu des
progrès enregistrés depuis 2021. « Il y a trois ans, quand
je suis rentré de Tokyo et que j’essayais d’avoir un discours
positif, je me demandais bien par où on allait passer, confie
Claude Onesta. A cause du Covid, on n’avait quasiment rien pu
faire jusqu’aux Jeux de Tokyo et il nous restait trois ans pour
passer de 33 médailles à bien plus, sensiblement avec les mêmes
athlètes. Car même si des (Léon) Marchand et (Félix)
Lebrun ont contribué à la réussite à Paris, globalement, on
avait les mêmes athlètes à 90%. Imaginer le double de podiums en
trois ans, c’était presque un pari impossible. Quand on sait que
sur les vingt dernières années, d’Athènes à Tokyo, on était à une
moyenne de 37,2 médailles, passer à une soixantaine, ça m’inquiète
presque pour ceux qui vont prendre la suite, parce que là, on a mis
la barre haut ! »
Source : Sports.fr