La vente de l’OM menacée par le Qatar ?

La guerre diplomatique entre l’Arabie Saoudite et le Qatar pourrait peser dans la tentative de rachat de l’Olympique de Marseille par un fonds d’investissement saoudien.

La vente de l’Olympique de Marseille apparaît encore bien hypothétique. Si l’ancien président du RC Toulon, Mourad Boudjellal, qui porte le projet, et l’homme d’affaire tunisien , autour de qui a été fait le tour de table, n’ont de cesse, depuis dix jours d’affirmer leur volonté de racheter l’OM, l’affaire semble mal engagée. La faute, en premier lieu, au refus des dirigeants phocéens de vendre le club.

« L’Olympique de Marseille n’est pas à vendre », ont tout du moins affirmé Jacques-Henri Eyraud et la porte-parole de Frank McCourt, le président marseillais ajoutant : « Je remercie les gens qui portent un intérêt financier pour l’OM mais nous ne sommes pas intéressés par une cession. » Mais le refus de vendre de l’homme d’affaires bostonien pourrait bien ne pas être le seul obstacle sur la route de Mourad Boudjellal et ses acolytes.

Le Qatar gêné par le PSG

En atteste, outre-Manche, les difficultés des Saoudiens, emmenés par le prince héritier Mohammed Ben Salmane à racheter Newcastle. Plusieurs organisations non-gouvernementales et défenseurs des droits de l’homme sont en effet montés au créneau pour dénoncer cette opération, dans laquelle ils voient une manœuvre pour détourner l’attention des atteintes aux droits de l’homme en Arabie Saoudite. Autre opposant à ce rachat, beIN Sports est monté au créneau auprès de la Ligue anglaise pour réclamer une enquête. Le groupe qatari accuse l’Arabie Saoudite, via la chaîne beoutQ, d’avoir mis en place un système de diffusion pirate reprenant les images des chaînes pour les retransmettre dans les pays du monde arabe. A en croire Le Parisien ce week-end, les propriétaires du Paris SG, convaincus que Mohammed Ben Salmane joue, là encore, le premier rôle,  verraient d’ailleurs d’un mauvais œil l’arrivée de Saoudiens à la tête de l’OM.

Mais à en croire Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques, le Qatar n’aurait pas la même latitude en France. La faute… au PSG. « Il ne faut pas oublier que dans le cas du rachat de Newcastle, la veuve de Jamal Khashoggi (journaliste saoudien dissident assassiné en Turquie par un commando mandaté par le royaume en octobre 2018, ndlr) a pris position et a demandé à la Premier League de ne pas valider ce rachat. Cela a jeté un discrédit de plus sur l’image de MBS. Mais il n’est pas sûr que la veuve de Khashoggi ait autant de contacts en France qu’au Royaume-Uni », a-t-il ainsi récemment expliqué à France TV.

Et le spécialiste de poursuivre en évoquant la position délicate dans laquelle se trouvent le PSG et ses propriétaires. « Pour ce qui est du Qatar, dans le cas du rachat de l’OM, l’émirat serait jugé pour prendre parti. Si le Qatar s’y oppose, tout le monde dirait que c’est pour ne pas avoir un rival, et donc il est plus délicat pour eux de s’opposer au rachat de l’OM », a-t-il développé. Une bonne nouvelle pour les Saoudiens.

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Source : Sports.fr