Pavard, défenseur enfin légitime ?

Depuis le titre de champion du monde des Bleus, il a souvent été obligé de se justifier, comme s’il devait s’estimer heureux d’avoir été convié au niveau international, lui, le petit Nordiste formé au Losc. Son parcours sur les deux dernières années lui a-t-il permis de gagner en reconnaissance ?

«Je n’ai pas fait ma carrière sur un but». Cette petite phrase, combien de fois Benjamin Pavard a-t-il été contraint de la prononcer, sans doute fatigué de devoir se justifier d’avoir pleinement participé au titre de champion du monde 2018. Sa frappe historique et phénoménale en huitième de finale du Mondial contre l’Argentine a marqué l’histoire et les esprits, le faisant entrer dans la légende du sport français. Dans la foulée, il a eu droit à sa chanson dédiée de la part des supporters de l’équipe de France, au même titre que N’Golo Kanté par exemple.

Un joueur de Bundesliga 2

Le défenseur latéral droit ou central aurait pu perdre pied, être un peu déconnecté de la réalité alors qu’il assistait, deux ans auparavant, à l’Euro 2016 comme simple spectateur. Les Bleus représentaient alors pour lui un rêve presque impossible, juste avant d’être libéré contre 5 millions d’euros par le Losc pour filer au VfB Stuttgart, alors en Bundesliga 2. Difficile, dans cette mesure, de s’imaginer atteindre le niveau international, même du haut de l’insouciance de ses 20 ans.

International sans avoir joué une coupe d’Europe

Puis tout s’est accéléré, avec cette première cape en équipe nationale, en novembre 2017 face au pays de Galles. Mais sa présence était aussi perçue par le grand public comme un aveu d’impuissance de la part de Didier Deschamps, en grande difficulté pour trouver un latéral droit sûr et de qualité. La preuve, faire appel à un défenseur central de métier, qui évolue en charnière en club, n’a jamais joué de coupe d’Europe et auquel les formations les plus huppées ne s’intéressent pas, ça relève forcément du choix par défaut…

L’enfer promis au Bayern Munich

Pourtant, celui qui était appelé à être la doublure de Djibril Sidibé en Russie, sera le titulaire incontestable. Tout à l’euphorie du titre mondial, les fans des Bleus chantent les louanges de cet illustre inconnu, mais une fois le soufflé retombé, les critiques reviendront vite, cinglantes. Souvent, ses erreurs et approximations sont pointées du doigt, au point que sa légitimité internationale est remise en cause. Que fait-il en Bleu ? Le Bayern Munich l’engage en juillet 2019 ? Parfait, il va tomber de haut et tout le monde pourra se rendre compte de son vrai niveau, prédisent ses détracteurs.

Seulement deux matches ratés

Finalement, Benjamin Pavard sera resté sur le banc de touche à Mönchengladbach le 7 décembre, pour une défaite bavaroise en championnat (2-1), et était suspendu face à Paderborn le 21 février, à l’occasion d’un succès étriqué des champions d’Allemagne (3-2). Hormis ces deux rendez-vous manqués, le natif de Maubeuge a toujours eu la confiance, et du temps de jeu, de la part de Niko Kovac puis Hans-Dieter Flick, les deux entraîneurs du Bayern Munich cette saison. Difficile dès lors de croire encore que l’ex-Dogue surfe encore sur son but fabuleux inscrit contre l’Argentine… A 24 ans, le polyvalent défenseur doit bien avoir un peu de talent.

Cheville blessée, saison terminée

Il n’y a qu’à voir dans quel embarras se trouvent les pensionnaires de l’Allianz Arena, à l’annonce de l’absence, pour un mois au moins, de leur numéro 5, blessé à une cheville à l’entraînement. La suite et la fin de la Ligue des champions, ce sera sans lui, ce qui obligera peut-être les Munichois à rappeler Joshua Kimmich à un poste qu’il a délaissé irrémédiablement au cours derniers mois, pour s’installer à la récupération. Début septembre, les Tricolores pourraient eux aussi devoir se passer des services, au moment de retrouver la Ligue des nations via des oppositions contre la Suède puis la Croatie. Mais ce n’est que Benjamin Pavard, un défenseur que le plus grand club allemand a sans doute recruté par erreur…

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Source : Sports.fr

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