Pogacar, des ennuis en perspective ?

Tadej Pogacar a surclassé la concurrence pour s’offrir son deuxième Tour de France consécutif, à seulement 22 ans. Mais l’année prochaine, le prodige slovène pourrait avoir des rivaux bien plus redoutables.

Cinq minutes d’avance sur Jonas Vingegaard, sept minutes sur Richard Carapaz. Tadej Pogacar, après avoir écrasé la course dès la première semaine, a remporté le Tour de France avec une marge conséquente, confortable. Le Slovène est apparu si fort que sa domination, qui a atteint des proportions dignes de Lance Armstrong, a suscité une forte suspicion. Mais si le leader de l’équipe UAE-Team Emirates est apparu sans concurrence sur ce Tour de France, cela pourrait changer lors des prochaines éditions. Voici ainsi quels pourraient être ses adversaires…

Primoz Roglic

Vainqueur de la Vuelta en 2019 (devant Pogacar), le Slovène est le dernier coureur à avoir battu son jeune compatriote lors d’une course à étapes, à savoir le Tour du Pays Basque en avril. L’an passé, c’est lui qui semblait parti pour remporter le Tour avant d’être rattrapé par la fusée « Pogi » lors du chrono de la Planche des Belles-Filles. Cette année, une chute dans les premier jours de course a ruiné ses ambitions, ce qui a permis à Vingegaard de se mettre en valeur. En 2022, Roglic pourrait revenir aux affaires, toujours aidé par la puissante équipe Jumbo-Visma.

Egan Bernal

En 2019, le Colombien était devenu le plus jeune vainqueur du Tour de France depuis l’après-Guerre, un record effacé l’année suivante par Pogacar. Après son succès dans la Grande Boucle, le coureur de l’équipe Ineos a souffert de problèmes de dos qui l’ont empêché de briller en 2020. Cette année, il s’est refait une santé en remportant avec maîtrise le Tour d’Italie, et on l’imagine bien revenir sur le Tour l’an prochain à la tête de l’armada Ineos. Pur grimpeur, élevé dans les hauts sommets des Andes, Bernal pourrait poser de très gros problèmes à Pogacar en haute montagne dans les années à venir. Leurs futurs duels font déjà saliver

Van Aert ou Van der Poel

Après avoir tout raflé en cyclo-crosse, voilà maintenant trois saisons que Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel ont insufflé un vent de folie sur le cyclisme sur route. Ils roulent fort, sans complexe, ils cassent les codes. Et ont déjà tous deux brillé sur la Grande Boucle. Peuvent-ils faire évoluer leur registre et se focaliser à l’avenir sur le classement général du Tour ? Il leur faudra changer leur préparation, leur façon de courir, mais le challenge pourrait être tentant. Van der Poel part de plus loin, lui qui ne s’est jamais aventuré en haute montagne. Alors que Van Aert, vainqueur de l’étape du Ventoux, puis d’un chrono et du sprint des Champs-Elysées, a déjà montré qu’il était le coureur le plus complet du peloton, à seulement 26 ans.

Remco Evenepoel

Au moment d’évoquer ses rivaux pour les années à venir, Pogacar a cité quelques noms, en plus ce ceux évoqués plus haut: Vingegaard, Thomas Pidcock (un coureur complet, venu également du cyclo-cross) et Remco Evenepoel. Le Belge avait hérité du surnom de Petit Cannibale avec ses résultats chez les Juniors, et un début de saison 2020 où il avait enchaîné les victoires. Sa terrible chute lors du Tour de Lombardie l’an passé a freiné sa progression, et l’a empêché de se présenter au Giro en tant que favori (pour sa première participation à un grand tour !). Son potentiel semble toujours immense, même s’il n’a pas encore retrouvé le niveau qui était le sien l’an dernier. Rappel: il n’a que 21 ans.

Pogacar lui-même

Entendons-nous bien, le Slovène n’a pas vraiment de défaut: c’est un excellent rouleur, il grimpe très bien, et ses victoires dans les Classiques, comme Liège-Bastogne-Liège, montrent qu’il est à l’aise sur tous les terrains. Mais il y a plusieurs éléments qui peuvent empêcher Pogacar de rafler cinq ou six victoires de suite dans le Tour de France. Une chute, une blessure, une perte de motivation… L’exemple Bernal est frappant: en juillet 2019, tout le monde lui promettait un long règne en jaune. Avant lui, il y a eu Jan Ullrich, vainqueur du Tour à 22 ans, puis plus jamais par la suite. En cyclisme, comme dans tous les sports, aucune victoire n’est acquise.

Source : Sports.fr