Sexisme et violence, un rapport accablant pour la FFF

Le rapport de l’audit diligenté par le ministère des Sports au sein de la Fédération française de football est accablant pour Noël Le Graët, Florence Hardouin et l’ensemble du Comex.  

Nul ne devrait être épargné. Les conclusions de l’inspection générale d’audit et de contrôle de la Fédération française de football – enquête voulue et pilotée par le ministère des Sports – ont été rendues ce lundi, et communiquées aux acteurs concernés. A savoir le président de la FFF Noël Le Graët et la directrice générale Florence Hardouin, tous deux fraîchement mis à pied, mais aussi le président intérimaire Philippe Diallo, qui a pu ainsi transmettre la partie relative au fonctionnement de l’institution aux différents membres du comité exécutif (Comex).

C’est ce dernier rapport, édulcoré des griefs spécifiquement formulés à l’endroit de Noël Le Graët et Florence Hardouin, que L’Equipe a pu se procurer. Des pages qui n’épargnent surtout pas le Comex, dont l’omerta n’a fait que légitimer les différentes dérives constatées. « Le comex est identifié comme un lieu de constats et de consensus ; ce qui est sans nul doute l’une des conséquences du scrutin de liste bloquée qui ne laisse aucune place aux oppositions et induit une stratégie politique qui consiste à se ranger derrière le président, tête de liste, dès lors que les mandats des membres du comex sont statutairement liés à celui de président », notent les enquêteurs.

« Une organisation à géométrie variable » est ainsi dénoncée, avec une amplification et une accélération des abus observés après le sacre mondial des Bleus en 2018. « La mission a relevé qu’entre l’été 2018 et la fin de l’année 2019, les dysfonctionnements se développent: des échanges violents entre ses membres, une contestation par certains de la directrice générale, un président qui laisse la situation se dégrader en entretenant parfois un positionnement ambigu, alternativement favorable à la directrice générale qui réagit par un management très autoritaire. »

« Une ambiance sexiste et violente »

Les faits de harcèlement – potentiellement sexuel – ne sont pas ici détaillés mais le constat global est clair: « l’ambiance sexiste et violente, qui a régné au sein du Codir (comité directeur, ndlr) jusqu’en 2020, est largement confirmée par toutes les auditions. […] La politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le réseau fédéral n’est ni efficace ni efficiente. […] Au siège de la FFF, les violences sexistes et sexuelles ne sont jamais clairement désignées. La lutte contre les violences sexistes et sexuelles est largement sous-estimée dans la politique de développement fédéral ».

Pour ce qui est de Noël Le Graët, les fonctionnaires en charge des investigations soulignent « des signes forts de fragilisation, ceux de la fin d’une histoire. […] Le président multiplie ce que certains qualifient de « dérapages », mais qui illustrent surtout la dérive d’un pouvoir solitaire sans aucun outil de régulation interne ». Enfin il est précisé que les conclusions dudit audit « compte tenu des éléments recueillis » seront transmis à la procureure de la République de Paris « au titre de l’article 40 du code de procédure pénale ». Le patron de la FFF faisant déjà l’objet d’une procédure à son encontre pour harcèlement moral et harcèlement sexuel.

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Source : Sports.fr

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