Après les Jeux Paralympiques 2024, Siapo pressé d’aller encore plus vite

Impressionné par l’expérience des Jeux Paralympiques, Félicien Siapo, quatrième du 100 mètres ambulant et recordman d’Europe, est déjà dans la projection. Dès sa course terminée, il interrogeait son entraîneur José Marques sur les points à travailler pour s’améliorer.

À des milliers de kilomètres de Paris où Félicien Siapo s’apprêtait à vivre sa première finale paralympique, José Marques était bien plus proche de son protégé qu’on ne pouvait le penser. Retenu en Calédonie pour raisons personnelles, il a passé toute la nuit au téléphone avec celui qu’il entraîne depuis maintenant cinq ans.

C’était le cas dans le bus qui amenait Félicien au stade de France. Puis en chambre d’appel avant que le sprinteur de Lifou ne rentre sur la piste d’athlétisme pour sa finale du 100 mètres ambulant T44. Et bien sûr, après l’épreuve, terminée en quatrième position. « La première des choses qu’il m’a fait remonter : c’est le public, l’ambiance. 60 000 personnes qui scandent ton nom, ce n’est pas rien ! ». 

Que son athlète se laisse impressionner par l’environnement était l’une des principales craintes du technicien. Il n’en a rien été.  » Il m’a dit que ça l’avait un peu surpris, mais pas au point de le bloquer. On en avait parlé. Je lui avais dit de se nourrir de l’ambiance, de ce qu’il y aurait autour « . Félicien s’est parfaitement adapté, sans pouvoir décrocher cette fameuse médaille auquel il aspirait.

Cela s’est joué à peu, très peu : seulement huit centièmes d’écart entre le Malaisien Eddy Bernard, troisième en 11 secondes 58, et Félicien Siapo, auteur d’un excellent chrono de 11 secondes 66.  » Après la course, forcément, il a eu un moment de déception. Je ne connais personne qui fasse quatrième sans être déçu. Mais il a quand même réalisé qu’il avait officiellement battu le record d’Europe ! Il a pris conscience qu’il n’était pas si loin que ça. C’est le côté qui fait de lui, et qui va faire de lui un gros sprinter. Sa réaction a été de dire : ‘Cette finale paralympique est finie. Maintenant, qu’est-ce qu’on travaille pour que j’aille plus vite ?' »

Le départ de la finale du 100m T44 aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Siapo est le deuxième en partant de la gauche. • ©DR

Si Eddy Bernard pouvait être battu à Paris, le Cubain Vives Suares, médaillé d’argent en 11.20, et le Sud-africain Mpumelelo Mhlongo, champion paralympique en 11.12, ont semblé avoir plus de marge. Pour aller les titiller, des pistes de travail sont déjà envisagées. « Le départ est un peu à reprendre, notamment au niveau de sa sortie des starting-blocks. Il reste un peu coincé dedans et se relève un peu plus tôt que les autres. C’est là que se perd la troisième place. Sur les cinquante derniers mètres, il est impressionnant et revient sur tous ses adversaires. On doit mettre en place notamment un travail de musculation d’endurance, faire du travail de force pour son départ, pour qu’il soit un peu plus puissant. »

Et de continuer. « On va aussi travailler l’explosivité. Une fois qu’il est parti, il n’y a aucun problème, il a une très grande vélocité, beaucoup de vitesse et d’amplitude. Ce sont des dixièmes de secondes qu’il faut gagner. » José Marques est persuadé que son poulain atteindra rapidement cet objectif, qui pourrait lui permettre de monter sur le podium à Los Angeles 2028.  » Je pense qu’il peut gagner un ou deux dixièmes très rapidement parce qu’une fois qu’il a compris où était le problème, il est capable d’y remédier. » 

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Source : NC la 1ère

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