Basket-ball : Catherine Poithili, arbitre internationale

Investie depuis de près de 20 ans

Elle est issue d’une famille plutôt tournée vers … le football. Son oncle Charles Teambueon a usé ses crampons jusqu’au Mexique. Il était de l’équipe de France olympique aux Jeux de Mexico en 1968, aux côtés de Marc Kanyan. Catherine, elle, a choisi un autre rectangle, au revêtement plus dur. Ce ne sera pas le ballon rond qui la fera vibrer, mais l’orange. Elle commence à jouer au 6e kilomètre et, à l’âge de 15 ans, Brigitte Delaveuve lui propose d’arbitrer les plus jeunes. Près de deux décennies plus tard, elle s’est vue attribuer un badge de la fédération internationale de basket lors des Oceania moins de 17 ans la semaine passée. Un immense honneur que seuls deux autres calédoniens ont connu : Malekalio Fenuafanote et Christophe Bonbon. Catherine restera comme la première femme du territoire à obtenir cette distinction.
 

 » Avec ce badge, je peux officier sur des compétitions internationales chez les jeunes, surtout. Tout ce qui est championnats du monde moins de 17 ans, jusqu’à moins de 19 ans. Cela a été un long parcours pour moi, difficile parfois, donc je suis très fière « . Catherine Poithili, première arbitre internationale calédonienne

 

Catherine Poithili est la première calédonienne à obtenir le badge international d'arbitre. © C.Favennec

© C.Favennec Catherine Poithili est la première calédonienne à obtenir le badge international d’arbitre.

Travailler dur pour arbitrer plus haut

Pour connaître cette joie, elle a franchi toutes les étapes. Arbitrer en catégorie jeunes, chez les seniors féminines et masculins, en championnat et coupe de Calédonie. Elle s’est frottée à la coupe du Pacifique des clubs, aux Jeux du Pacifique dès 2011, puis à Port-Moresby, et encore à Apia cette année. Invitée à obtenir son badge international, elle a du faire ses preuves lors d’un camp d’une semaine en Australie l’an passé puis sur les Oceania moins de 15 ans :
 

 » En Australie, c’était de l’arbitrage théorique et pratique sur les terrains et en salle de formation. Presque douze heures consécutives, tous les jours. Parfois, on enchaînait trois matchs dans la journée. C’était physiquement et mentalement très dur. Une grosse préparation qui a précédé les tests pour le badge lors des Oceania moins de 15 ans en Papouasie Nouvelle-Guinée. C’est là-bas que j’ai confirmé que j’étais prête  » 

Lors des Oceania moins de 17 ans à Païta, elle a également été sollicitée. Sur ce genre de compétition, arbitrer n’est pas seulement être sur le terrain pour siffler.

 » On a un briefing deux jours avant le début du tournoi. Quand la compétition commence et que nous ne sommes pas positionnés sur un match, on observe les équipes pour voir comment elles se comportent. Si on arbitre, on a aussi un retour vidéo sur nos prestations. C’est très carré « 

 

En train d'arbitrer aux Oceania U17 à Païta. © FIBA

© FIBA En train d’arbitrer aux Oceania U17 à Païta.

Son avenir : transmettre et aller plus loin

Son nouveau statut va impliquer quelques changements pour celle qui a présidé l’AS Dumbéa l’an passé, en est l’une des arbitres, mais aussi l’entraîneur du mini-basket. « Je n’ai plus le droit de jouer pour mon club en compétition, et n’ai plus le droit d’entraîner. La FIBA considère qu’il ne faut pas mélanger les rôles à partir du moment où l’on atteint le niveau du badge « , explique t’elle.
Cela ne l’empêche pas de garder des objectifs :
 

 » Je veux utiliser ce badge pour partir sur des compétitions internationales comme les championnats d’Asie moins de 19 ans en 2020 et revenir partager mon expérience aux plus et moins jeunes. Leur faire profiter des connaissances acquises au fur et à mesure de mon parcours.

Pour moi, un bon arbitre c’est déjà savoir reconnaître ses erreurs quand on en fait. C’est important pour la suite. C’est aussi être prête physiquement et mentalement. Il faut vraiment l’être parce que les matchs ne sont pas faciles. C’est savoir consentir des sacrifices pour obtenir des résultats. Et alors, on peut être récompensé. Enfin, pour être un bon arbitre, il faut surtout beaucoup pratiquer  « 

 
Retrouvez son portrait dans ce reportage (images : Christian Favennec / montage : Jeffrey Fuller / mixage : Brice Pichard) :

PORTRAIT CATHERINE POITHILI

Source : NC la 1ère

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