Requins : la vigilance est de mise pour les pratiquants des sports de glisse

Près de deux semaines après l’attaque mortelle d’un requin sur un supfoiler au large de Nouméa, quel est l’état d’esprit des pratiquants de sports nautiques ? Si certains raccrochent temporairement la planche, d’autres profitent des activités nautiques, non sans appréhension.

Loreleï Aubry, Cédric Michaut et Christian Favennec (AM) • Publié le 7 mai 2021 à 16h54

La récente attaque à Nouméa d’un surfer en supfoil tué par un requin tigre le samedi 24 avril, a provoqué un vif émoi dans la communauté des pratiquants de sports nautiques. Entre appréhension et fatalisme, quelques intrépides comme Julien Lailic, kitesurfer, s’adonnent malgré tout à leur passion, en espérant ne pas faire de mauvaises rencontres. « On va moins loin. Moi je reste souvent au-dessus de l’eau claire, pour pouvoir avoir une notion d’ombre ou de déplacement », lance le passionné. 

« On ne peut pas non plus s’arrêter parce qu’il y a des attaques, poursuit David Alexis, un autre kitesurfer. Il y a toujours eu des requins, il faut juste mesurer ce que l’on fait. » Mesurer ce que l’on fait avec du matériel toujours plus innovant, mais qui interroge quant à son potentiel impact sur les attaques de requins.

Des requins attirés par les foils ?

Pour certains experts, les foils – ces énormes ailerons qui permettent de planer au-dessus de l’eau – attirent les squales. « Quand ils naviguent sur l’eau, ça fait des bruits qui ressemblent à ceux des oiseaux qui se posent sur l’eau et qui décollent. Et les oiseaux, ce sont les proies favorites des requins tigres, assure Philippe Tirard, spécialiste des requins et auteur de Requins du Caillou. En plus, le foil ressemble à un poisson volant, à un oiseau, ou encore un leurre. »

Ça émet aussi un bruit dans l’eau, une espèce de sifflement. Plusieurs kitesurfers ont signalé que parfois les requins les suivaient.

Philippe Tirard

Dix attaques en dix ans 

De par son métier, Clément Colmas a souvent croisé des requins en naviguant. Le Calédonien, professionnel de glisse est régulièrement engagé dans des épreuves du circuit mondial. Il avance une autre théorie. C’est l’agitation dans l’eau qui éveille la curiosité des requins. « Je pense que lorsqu’on pratique un sport de glisse, si on est emmené à rester au même endroit, à faire du bruit ou à répéter des manœuvres au même endroit, ça risque d’attirer l’attention des requins », précise le sportif.

En l’espace de dix ans, dix attaques de requins impliquant des sports de glisse ont été recensées en Nouvelle-Calédonie. Parmi lesquelles, quatre mortelles. Des drames dont aucun scientifique ne peut à ce jour expliquer les causes. Même chose pour les autorités, qui semblent bien impuissantes face à une sécurisation quasi-impossible. 

Le reportage de Loreleï Aubry, Cédric Michaut et Christian Favennec :

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Source : NC la 1ère

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