Djokovic « retenu prisonnier » et même « torturé » selon ses proches

Son visa jugé non valable à son arrivée en Australie, Novak Djokovic a été transféré dans un hôtel initialement dédié aux réfugiés demandant l’asile à Melbourne. Intolérable selon ses proches.

Le Park Hôtel, c’est dans cet établissement de quarantaine initialement réservé aux réfugiés demandant l’asile politique à l’Australie, dans le quartier de Carlton à Melbourne, que Novak Djokovic passe sa deuxième nuit depuis son arrivée en Océanie en provenance de Dubaï. 24 heures plus tôt, les autorités australiennes lui ont refusé l’accès au territoire en raison d’un visa caduque. L’exemption médicale dont bénéficie le numéro un mondial pour participer à l’Open d’Australie étant jugée irrecevable par la police aux frontières.

Si le Serbe aurait dû être renvoyé dans le premier avion vers son point de départ, ses avocats ont obtenu un sursis jusqu’à lundi. Un délai que l’entourage du tennisman va devoir mettre à profit pour justifier la dérogation dont jouissait « Nole », non vacciné, pour figurer dans le tableau du Majeur de Melbourne. En attendant, c’est bien dans le Park Hôtel que Djokovic doit séjourner. Dans des conditions indignes si l’on en croit ses proches. « J’ai parlé avec lui quelques minutes aujourd’hui. Il a essayé de dormir mais il n’y est pas arrivé… Ils le retiennent prisonnier depuis 48 heures, ce n’est pas juste, ce n’est pas humain, clame sa mère, Dijana, scandalisée par le sort réservé à son fils. J’espère qu’il restera fort, nous essayons de l’être nous aussi. Ses conditions de logement sont terribles. C’est un hôtel pour les réfugiés, si on peut appeler ça un hôtel… On dirait des boxes, c’est sale et la nourriture est horrible. Ils ne veulent pas le laisser aller dans un meilleur hôtel ou dans la maison qu’il a louée. »

« Un scandale énorme »

Le père du « Djoker », Srdjan, va plus loin dans la complainte, hurlant son indignation dans un porte-voix au pied de l’Assemblée serbe, à Belgrade, devant une foule de partisans venus soutenir leur héros national. « Nole est le cœur de la Serbie, notre fierté. Notre fierté ils veulent la mettre à genoux, mais ils n’y arriveront pas ! Serbes, et toutes les autres nations libertaires du monde, le moment est venu d’arrêter d’être opprimés ! […] Mon fils est en captivité mais il n’a jamais été aussi libre. Novak deviendra un symbole et un leader du monde libre, le leader des pays et des peuples opprimés. Même un petit pays héroïque comme la Serbie peut avoir le plus grand athlète de tous les temps. Vous pouvez être mis en prison aujourd’hui ou demain, mais la vérité trouve toujours son chemin. […] Mon fils est traité comme un criminel alors qu’il est un homme sain, décent et un sportif qui n’a mis la vie de personne en danger ! »

Dans une interview accordée à L’Equipe, son ami Viktor Troicki, autre tennisman de renom en Serbie, parvient à surenchérir dans la dramatisation: « C’est un cauchemar pour le sport. Jamais aucun athlète, pas seulement joueur de tennis mais un des plus grands champions au monde, n’a été traité de cette façon, torturé en quelque sorte. C’est un scandale énorme, qui n’a rien à voir avec le tennis ou le sport, c’est juste politique. Le gouvernement fédéral australien a décidé de montrer son pouvoir et de faire un exemple. Novak a reçu une exemption pour aller là-bas, tout était clair, et qu’elle ne soit plus valide maintenant, c’est une blague. […] Depuis qu’il a quitté l’aéroport, je ne l’ai pas eu mais j’ai parlé avec les membres de son équipe. Ils ne sont pas avec lui. Ils ont été séparés. Tout ce que je sais c’est qu’il est dans des conditions de merde dans un hôtel avec des réfugiés ou des migrants. Ce n’est pas vraiment comme ça qu’on devrait traiter un champion de sa trempe ! »

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Source : Sports.fr

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