Kwiatkowski vainqueur, Pogacar grappille
Après s’être glissé dans l’échappée et avoir débuté l’ascension du Grand Colombier à son train, Michal Kwiatkowski a su s’isoler à douze kilomètres du but pour remporter en solitaire la 13eme étape du Tour de France 2023. Tadej Pogacar a su réduire encore un peu plus son retard sur Jonas Vingegaard.
Michal Kwiatkowski se rappelle aux bons souvenirs du peloton. L’ancien champion du monde, au terme d’une longue chevauchée conclue en solitaire dans les pentes du Grand Colombier, a passé la ligne d’arrivée en vainqueur à l’occasion de la 13eme étape du Tour de France 2023. Comme attendu au vu du parcours, les premières escarmouches sont intervenues à peine le drapeau baissé par Christian Prudhomme au kilomètre zéro. Après son compatriote Rémi Cavagna, c’est le porteur du maillot bleu-blanc-rouge Valentin Madouas qui a essayé de sortir du peloton. Le champion de France a été imité par Biniam Girmay, Esteban Chaves ou encore Alberto Bettiol. Un duo composé de Pierre Latour et Jonas Abrahamsen a également tenté sa chance, tout comme un petit groupe autour d’Omar Fraile, Magnus Cort Nielsen, Bryan Coquard et Rémi Cavagna.
Il a fallu attendre un peu plus de 20 kilomètres de bagarre pour voir un quatuor formé de Quentin Pacher, Yves Lampaert, Maxim Van Gils et Nelson Oliveira prendre un peu de champ sur le peloton. Quelques instants plus tard, un large groupe a fait la jonction pour former une échappée de 20 éléments, dont Jasper Stuyven, Michal Kwiatkowski, Kasper Asgreen, Fred Wright, Adrien Petit ou encore Pierre Latour. Sorti dans un deuxième temps, Bryan Coquard a loupé le coche et, après un peu moins de dix kilomètres de « chasse-patate », le sprinteur de l’équipe Cofidis a coupé son effort et repris place dans le peloton.
L’échappée a fait le nécessaire pour y croire
Ne laissant jamais plus de 2’30’’ aux 20 fuyards, les coéquipiers de Tadej Pogacar ont confirmé les intentions de leur leader, avide d’aller chercher une deuxième victoire d’étape sur le Tour de France au sommet du Grand Colombier après celle acquise en 2020. Un peloton qui a très vite perdu Caleb Ewan qui, comme ce jeudi, n’avait pas les jambes pour tenir le rythme. Frederik Frison a été envoyé pour le soutenir et essayer de le faire entrer dans les délais mais « Pocket Rocket » a fini par jeter l’éponge en catimini. A l’avant de la course, Quentin Pacher, Georg Zimmermann ou encore Matej Mohoric ont accéléré l’allure à l’approche du sprint intermédiaire, situé au sommet de l’ascension non-répertoriée du Col de la Lèbe, afin d’essayer de reprendre un peu plus de temps à la meute.
Mike Teunissen a saisi l’occasion pour passer la ligne en premier, devant Matej Mohoric et Anthon Charmig. Alors qu’Adrien Petit a été irrémédiablement distancé puis rattrapé par le peloton, ces mouvements ont permis à l’échappée de creuser un peu plus l’écart et de se rapprocher des trois minutes d’avance. Dans la descente menant à Artemare, les trois coureurs de l’équipe Intermarché-Circus-Wanty présents dans l’échappée ont mené grand train pour essayer d’aborder les premières pentes du Grand Colombier avec les quatre minutes de marge sur le peloton nécessaires pour espérer jouer la victoire d’étape à l’issue de l’ascension du point culminant du massif du Jura.
Kwiatkowski ne s’est pas mis dans le rouge
Ce qui n’a pas été du goût de Pierre Latour, qui a de fortes appréhensions en descente, et qui a perdu plus d’une minute sur le reste de l’échappée et ses espoirs de victoire en ce 14 juillet. Les seize coureurs de tête ont abordé les 17,4 kilomètres de l’ascension du Grand Colombier avec une marge de 3’50’’ sur le peloton. Quentin Pacher a été le premier à accélérer dans une échappée qui a commencé à perdre des éléments dans la fournaise. Harold Tejada, James Shaw et Maxim Van Gils se sont isolés en poursuite du coureur de l’équipe Groupama-FDJ, qui n’a pas pu suivre le rythme quand ce trio l’a rattrapé à un peu moins de treize kilomètres de l’arrivée.
Toutefois, après avoir gardé son rythme au pied, Michal Kwiatkowski a fait un retour tonitruant pour déposer le trio de tête et partir seul dans la pente. Dans le peloton, quatre coéquipiers de Tadej Pogacar ont imposé un tempo soutenu ayant fait céder Ben O’Connor ou encore Egan Bernal quand Romain Bardet a cédé peu après la banderole des dix derniers kilomètres. Jonas Vingegaard, quant à lui, s’est vite retrouvé avec le seul Sepp Kuss à ses côtés. Menant grand train malgré les efforts du début d’étape, Michal Kwiatkowski a abordé les cinq derniers kilomètres avec un peu plus de deux minutes d’avance sur un groupe des favoris toujours mené par l’équipe UAE Team Emirates.
Pogacar revient à neuf secondes !
Alors qu’on attendait une attaque de Tadej Pogacar dans les dernières pentes les plus raides, c’est Adam Yates qui a placé la première banderille à un peu moins de trois kilomètres du but. En bon équipier, Sepp Kuss a répondu avec son maillot jaune de leader et le maillot blanc dans la roue alors que le reste du groupe des favoris a fait la jonction dans la foulée, neutralisant cette initiative des UAE Team Emirates. Si cette attaque a vu ce groupe réduire l’écart, ça n’a pas menacé Michal Kwiatkowski. Après La Roche-sur-Foron en 2020 aux côtés de Richard Carapaz, c’est à l’issue d’une beau mouvement en solitaire que le Polonais apporte à l’équipe Ineos Grenadiers son premier succès sur ce Tour de France, une victoire de prestige au sommet du Grand Colombier.
Tadej Pogacar a attendu les 450 derniers mètres pour placer un démarrage et aller chercher quatre secondes de bonifications avec la troisième place derrière Maxim Van Gils. A cela se sont ajoutées quatre secondes reprises à la pédale par le double vainqueur de la Grande Boucle. A la veille de l’entrée dans les Alpes, la différence entre les deux candidats à la victoire finale n’est plus que de neuf petites secondes et les questions vont se multiplier au sein d’une équipe Jumbo-Visma qui n’a pas été au rendez-vous. Toutefois, avec le programme prévu pour ce samedi, il n’y aura pas le temps de tergiverser.
Source : Sports.fr
