JO 2024 en Polynésie : tour des juges terminée à Teahupoo et récif sous surveillance

Le montage de la tour des juges s’est achevé à Teahupoo, avec des casses minimes selon le bureau d’études mandaté par le ministère de la jeunesse et des sports dans le cadre des JO 2024. Charles Egretaud et deux jeunes originaires de Teahupoo surveillent régulièrement l’évolution de l’état de santé du récif.

Vaitomoana et Heiarii sont tous les deux pêcheurs et salariés du bureau d’études polynésien indépendant Pae Tai – Pae Uta. Originaires de Teahupoo, ils connaissent bien le site des futurs jeux olympiques où le montage de la tour vient de s’achever, avec quelques semaines d’avance.

La tour des juges terminée dans le lagon de Teahupoo, 04 avril 2024. • ©Heidi Yieng Kow / Polynésie la 1ère

Depuis qu’elle est intégralement montée, les deux jeunes et leur chef de projet Charles Egretaud, veillent sur l’état de santé du corail dans cette zone, après le cri de guerre des associations contre les travaux.

L’objectif est « de s’assurer qu’il n’y a pas eu d’incidence comme l’autre fois avec la barge, qu’il n’y a pas de contact ou de destruction des massifs coralliens ou de la vie récifale, et si c’était le cas de le signaler et de corriger, d’essayer de recoller et de rétablir. Pour l’instant, touchons du bois, il n’y a plus de dégâts de ce genre, vous le verrez par vous-mêmes » garantit Charles Egretaud. 

Pas de slogans pro-environnement en vue ce jeudi 04 avril, les associations sont bien silencieuses… Mais début mars, TNTV soulignait « une légère tension face à la mâchoire de Hava’e. Lorsqu’une caméra de TNTV approche, les techniciens cessent le travail, puis demandent à ne pas apparaître à l’image. » Nos confrères indiquaient également que Cindy Otsenasek, présidente de l’association Vai Ara o Teahupoo fermement opposée au projet avait « lâché l’affaire », déplorant l’absence de sanctions après les atteintes au corail et le manque de soutien des autorités (…) sans pour autant approuver. »

Ce jeudi, Heiarii constate que les coraux vont bien. « [Ils] sont toujours vivants, il n’y a pas vraiment beaucoup de pertes par rapport au passage des bateaux qu’il y a eu. »

Mais le danger désormais, c’est aussi l’augmentation de la ciguatera. Et justement, les algues prolifèrent et inquiètent considérablement le bureau d’études. Elles favorisent le développement de la maladie, étouffent les coraux et menacent les bénitiers, qui subissent en ce moment un épisode de blanchissement important, en Polynésie, et notamment à Reao (Tuamotu) en ce qui concerne les bénitiers.

Il y a ce problème de ciguatera et ce risque potentiel que ce développement un peu trop important vienne impacter le corail à terme. Avec les enquêteurs qui travaillent sur ce site mais également en interface avec les pêcheurs, de définir des règles d’usage et de gestion de ce platier. Certains poissons se cachent dans les algues mais c’est un effet d’opportunité… Elles ont une incidence très importante sur un grand nombre d’autres peuplements.

Charles Egretaud

– Chef de projet du bureau d’études Pae Tai – Pae Uta

Vaitomoana et Heiarii arrachent le maximum d’algues à chaque sortie en mer mais le travail est interminable.  

Un nouveau repérage sera bientôt réalisé pour déterminer les zones où réimplanter des bénitiers. « On prépare leur réinstallation dans cette zone. Ils serviront de géniteurs pour participer à une forme de réansemencement de cette partie du lagon, en forme de mesure compensatoire » précise Charles Egretaud. Les mollusques ne devront pas être pêchés durant cinq ans pour assurer leur survie dans le lagon.

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Source : NC la 1ère

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