Mondial féminin de football : Australie – France, un match de légende ?

Leur confrontation s’annonce épique. Elle est perçue comme un tournant dans l’histoire du football féminin tricolore. Et comme la chance de marquer la jeunesse australienne. À Brisbane, ce samedi, à 18 heures, deux formations aux styles éloignés vont se défier dans une ambiance qui promet d’être extraordinaire.

Martin Charmasson • Publié le 12 août 2023 à 09h00, mis à jour le 12 août 2023 à 16h51

Dans une salle de presse comble, l’Australienne Ellie Carpenter n’a pu retenir ses larmes au moment de répondre à une question sur l’engouement créé par les Matildas. Un instant rare, peut être révélateur de l’extrême motivation d’une sélection habituée aux parcours précoces, toujours sortie en quart de finale de la Coupe du monde (2007, 2011, 2015), éliminée en 8e de finale de la dernière édition. Mais prête à se surpasser.

Je suis si fière de faire partie de cette génération qui contribue à changer le visage non seulement du football féminin, mais aussi du sport australien.

Ellie Carpenter

« Je suis si fière de faire partie de cette génération qui contribue à changer le visage non seulement du football féminin, mais aussi du sport australien. C’est touchant. Nous voulons inspirer les autres générations », a lâché la latérale droite. Quelques secondes plus tôt, elle rappelait ses débuts dans des équipes mixtes et ses premiers matchs féminins observés en tribune, devant 300 personnes.

Aujourd’hui, plusieurs dizaines de milliers de spectateurs se déplacent pour regarder la sélection. Un succès que la joueuse de l’Olympique Lyonnais en D1 Arkema ne ressent pas comme un fardeau. « J’adore la pression. Tous ces gens qui nous encouragent, c’est un privilège. On sait que Brisbane va faire beaucoup de bruit. C’est pour ça qu’on joue ces matchs ». 

Si la pression d’un Mondial à domicile n’est pas australienne, serait-elle française ? Les médias locaux ne manquent pas d’évoquer cette ambiance susceptible de faire vaciller les Bleues ce samedi. Hervé Renard, lui, s’en nourrit, appréciant de voir, dans les magnifiques stades, « des familles, des enfants, une atmosphère plus soft que dans les compétitions masculines. Nous n’allons pas jouer une équipe, mais une nation. C’est pour ça que nous sommes motivés. On préfère jouer dans ces conditions plutôt qu’un match amical devant 100 personnes ».

Je suis à la tête de l’une des meilleures équipes au monde.

Hervé Renard, entraîneur de l’équipe de France

Le technicien, à la tête de l’équipe de France depuis cinq mois, affiche une grande sérénité. « Il faut avoir confiance en soi, être réaliste. Je suis à la tête de l’une des meilleures équipes au monde. L’esprit d’équipe, c’est ce qui est le plus important. Même quelqu’un qui rentre à 5 minutes de la fin peut marquer. Il faut respecter tout le monde, ne pas avoir peur. Mes joueuses sont en train de réaliser ce qu’elles sont capables de faire. Il y a une confiance dans le staff ».

Les faits lui donnent raison : son équipe a déjà marqué 12 buts dans ce mondial, et sa réussite offensive est contagieuse. Devant, Kadidiatou Diani en est à 4 réalisations et 3 passes décisives, alors qu’Eugénie Le Sommer a scoré trois fois. Kenza Dali, Wendie Renard et Vicki Becho ont également fait mouche, alors que les joueuses de côté, Sakina Karchaoui et Selma Bacha se sont illustrées sur des centres et corners. 

Face à « l’une des équipes les plus athlétiques du tournoi, avec beaucoup d’impact physique », Eugénie Le Sommer promet que les Françaises auront « du répondant, et la possibilité de contrer cet aspect avec des choses que leurs adversaires ne possèdent pas. (…) On a souvent terminé dans le top 5, le top 4 des compétitions, mais on n’a gagné aucun titre. On veut marquer l’histoire du football féminin ». Des Bleues, éliminées en quart de finale des deux derniers mondiaux par les Etats-Unis (2019) et l’Allemagne (2015) et en 4èmes, il y a plus de dix ans. 

Tout le monde a de bonnes raisons de vouloir gagner, et chacun connaît les forces de son adversaire. Confirmation avec le sélectionneur suédois des Matildas, Tony Gustavsson. « Les Bleues possèdent de grandes menaces offensives, mais ce qui m’impressionne le plus, c’est leur agressivité pour récupérer le ballon dès qu’elles le perdent. Ce sera notre principal challenge. Nos avantages à nous, c’est une très bonne structure défensive avec trois matchs sans concéder de buts, et le fait d’être cliniques en attaque avec des joueuses en très grande forme ».

Un entraîneur qui se dit prêt à titulariser sa star Samantha Kerr, vue à l’entraînement vendredi matin, si cette dernière est remise à 100% de sa blessure au mollet. Si tel était le cas, nul doute que ce match rentrerait encore un peu plus dans la légende. 

Le match Australie-France sera diffusé en direct sur NC la 1ère, ce samedi 12 août, à 18 heures. 

Source : NC la 1ère

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