Omerta, prévention, accompagnement : Violaine Chabardes, intervenante pour l’association Colosse aux pieds d’argile, invitée de la matinale

Violaine Chabardes, responsable du pôle accompagnement des victimes au sein de l’association Colosse aux pieds d’argile, était l’invitée de la matinale radio du jeudi 28 avril. En déplacement sur le territoire pour une opération de sensibilisation et de formation pour la prévention des violences sexuelles dans le sport, elle milite pour la libération de la parole et pour la formation à tous les étages.

Le premier ennemi, c’est l’omerta, le silence… “On essaie de faire parler les victimes, de libérer leur parole et il faut que les personnes à proximité puissent recueillir cette parole et alerter les autorités“, note en préambule Violaine Charbardes. Et il y a du travail tant le silence a prévalu pendant de très nombreuses années, mais “on commence à prendre conscience de ce qui se passe“, en Nouvelle-Calédonie comme en Métropole. La preuve avec les plaintes désormais déposées dans le milieu de la natation. 

Désormais, pour permettre de lever cette chape de plomb sur une réalité de terrain qui touche tous les sports et les milieux, des actions de terrain sont engagées. Pour sensibiliser, pour former, pour orienter… Sur le territoire, Colosse aux pieds d’argile sensibilise et forme pendant une dizaine de jours, avec un accueil très positif. “Les gens sont demandeurs. J’espère que cela va ouvrir les consciences. Clairement, il y a des choses à dire. Je pense que les gens savent ce qui se passe mais qu’ils sont démunis.“

L’ampleur du phénomène, en Métropole mais aussi en Nouvelle-Calédonie, interroge… Et met en lumière, aux yeux de l’intervenante, des lacunes plus larges dans l’éducation. “Il y a très peu d’éducation sexuelle ! Combien de fois explique-t-on au jeune qu’il faut avoir le consentement de son partenaire pour un acte sexuel ?“ Entre accès à la pornographie et relâchement éducatif, les responsabilités sont partagées, affirme Violaine Charbardes. “Pour moi, on est tous responsables : celui qui a vu mais n’a rien dit mais aussi celui qui n’a pas sensibilisé les uns et les autres à la relation amoureuse, sentimentale et sexuelle.“

Si les témoins n’osent pas toujours dire ce qu’ils savent ou ce qu’ils pensent savoir, Violaine Chabardes explique. “Ils ont peur d’agir et peur de se tromper aussi. Je leur explique que c’est un devoir citoyen, c’est aider la victime évidemment, c’est aussi aider l’agresseur parce que plus on ne laisse agir, moins il aura de limite.“ Pour les victimes comme pour les témoins, la représentante de l’association donne plusieurs voies pour prendre la parole : les forces de l’ordre pour porter plainte si les faits sont avérés, mais aussi, pour des présomptions, les associations dédiées ou les outils à disposition (la plateforme de signalement de Colosse aux pieds d’argile ou l’adresse mail locale [email protected]).

Un entretien à retrouver dans son intégralité ici. 

Source : NC la 1ère

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.