Rugby 6 Nations, les Bleus de France relèvent la tête

En battant les équipes d’Ecosse, que ce soit les A ou les U 20, les Bleus du rugby de France ont non seulement réagi de fort belle manière après la double déconvenue irlandaise, mais ils se replacent aussi dans la lutte pour la victoire finale. Surtout cette fois grâce à leurs avants : Romain Taofifenua, Sipili Falatea chez les A et Maïno Pakihivatau avec les U20 ont apporté leur solide pierre à l’édifice bleu. Les Wallisiens sont toujours aussi costauds.

Les grands bleus ont eu chaud jusqu’ au bout face à des Ecossais qui espéraient bien refaire le coup de 2021 avec une victoire au stade de France. Mais la défense bleue a tenu et la volonté de ne rien lâcher a fait le reste à l’image de Romain Taofifenua qui se démena comme un lion jusqu’à l’essai de Gaël Fickou en fin de match. Victoire 30/21, mais que ce fut dur !
Dans le sillage de leur grand frère des Iles, Sipili Falatea qui a joué quasiment tout le match à cause de l’exclusion de Mohamed Haouas, a marqué des points aux yeux des sélectionneurs et Yoram Falatea a fait le job. Même si on attend toujours de lui la petite étincelle qui le ferait revenir au tout premier plan comme il était dans le Tournoi 2022.
Petite revue des troupes et du match de nos costauds des rugbymen d’outre-mer, sans oublier la performance de Maïno Pakihivatau avec les U20 qui ont atomisé les Ecossais 54/12.

 

Taofifenua la garantie du finisseur

Fabien Galthié l’utilise pour cela, il le répète souvent, « Romain est le pur finisseur très précieux dans tous nos matchs ». Une fois de plus le Calédonien d’origine Wallisienne l’a prouvé dans ce choc de costauds face aux Ecossais. Il apporte son lot dans la conquête dans toutes les situations : sa puissance permet de caler la mêlée après son entrée dans le match ; en touche il capte un ballon précieux près de la ligne en fin de match pour lancer Falatea à la charge de la ligne écossaise ; en défense il assène un plaquage destructeur sur Stuart Hogg à la 58ème minute de jeu ; dans le jeu avec deux charges perforent la défense adverse en fin de match et un relais avec Julien Marchand après une passe après contact. Enfin et surtout sa spécialité, le grattage du ballon, comme celui très précieux de la 79ème minute qui amène la pénalité vite jouée par Jalibert pour l’essai de Fickou. Dommage qu’il se fasse sanctionner après une belle avancée dans les 22 mètres écossais où il s’était un peu isolé du soutien à trois minutes du terme. Le grand Tao, comme on le surnomme, est la poutre indispensable de la mêlée tricolore.

Romain Taofifenua et Julien Marchand arrêtent le dangereux Stuart Hogg • ©Franck Fife AFP

 

On avait un petit coup de mou avant que je rentre donc j’ai essayé d’apporter de l’intensité et de refaire avancer l’équipe. Ça nous a souri ce soir, et on va aller chercher les deux prochaines victoires, on fera les comptes à la fin. L’objectif était clairement de gagner contre l’Ecosse. Le bonus ça fait plaisir, on a tout donné pour le récupérer alors on peut bosser là-dessus maintenant avant l’Angleterre

Romain Taofifenua

France Télévisions

 

Sipili Falatea était partout

Le Futunien a du vite se mettre dans la partie à peine les hymnes terminés aux cotés de Yoram Moefana (ils sont toujours côte à côte à ce moment).  Mohamed Haouas se faisant expulser par l’arbitre à la 13ème minute, Sipili rentre d’abord pour caler la mêlée qui devait se jouer avec une première ligne complète. Et puis il est resté tout le match
Dans cette première mêlée, il est pour beaucoup dans le gain de la pénalité de la 14ème  minute. Il a poussé quelques bonnes charges dans la défense comme à la 27ème minute, ou à la 54ème minute, il est actif dans l’axe autour d’un ruck à la 34ème minute. Il assène des plaquages propres comme face à son vis-à-vis le solide Schoeman.

Sipili Falatea charge face à Watson • ©Franck Fife AFP

On l’a même vu jouer après contact dans la défense adverse et il est tout près de marquer son 2ème  essai international après un relais de Taofifenua, mais il se fait plaquer par Tuipulotou tout près de la ligne. Sipili a marqué des points sur ce match, et l’exclusion de Mohamed Haouas pourrait jouer en sa faveur aux yeux de Fabien Galthié. Falatéa ne déçoit jamais et s’affirme à chaque entrée désormais.

Moefana peut mieux faire encore

Un match solide pour l’autre Futunien. Très en jambes il initie le contre-ruck au départ de l action qui amène l’essai de Dumortier en allant contrarier Hogg, il sauve une situation essai en reprenant la course son vis à vis Tuipulotou. Il a assène des bons plaquages en première période comme face à Steyn ou Hogg. Il amorce une contre-attaque avec Fickou mais il se fait coffrer.
Ceci dit il manque de puissance dans le match, notamment sur l’essai de Russel qu’il ne peut plaquer pour l’empêcher de marquer l’essai qui ramène les Ecossais à quatre points des Bleus la 69ème  minute. Il se propose bien à la 72ème minute en lancement de jeu dans les 22 mètres où il attaque bien la ligne d’avantage.

Yoram Moefana • ©Franck Fife AFP

Malgré ce match sommes toutes correct, il n’est pas l’abri d’un changement pour Angleterre France. Jonathan Danty le Guadeloupéen va faire son retour, et comme les entraîneurs de l’équipe de France préfèrent un banc à six remplaçants avant et deux arrières, il pourrait en faire les frais. A suivre donc…

U20 Maïno Pakihivatau avec tout son clan derrière lui

Le duo des U20 Liufau / Pakihivatau n’était pas constitué, car le joueur de Pau s’était blessé à la cuisse avec les pros de la section paloise en entraînement de haute intensité. Rien de grave Brent devrait postuler pour l’Angleterre le 11 Mars. Du coup Maïno Pakihivatau était le seul jouer d’outre-mer à affronter les Ecossais dans ce 3e match pour le tournoi U20 à Agen. Et les bleuets se sont fait plaisir.

Petit Paki aligné en titulaire avec le numéro 3 dans le dos, a fait une belle première période dans le registre qu’on lui demande : tenir la mêlée et percuter en franchissant la ligne d’avantage. Il se met en évidence dès la première mêlée fermée. Il poussera plusieurs charges au ras, dont deux consécutives avant le premier essai de Ferté. Souvent bien lancé en premier attaquant par son demi de mêlée Carbonneau, Maïno avance. Peu avant la pause il prend lui-même l’initiative de partir au ras pour provoquer au temps de jeu suivant, l’essai de Nouchi, l ‘essai du bonus offensif pour les Bleuets.

Avec deux plaquages sur Brown et Hart, il a rendu une copie propre, juste ternie par sa sortie pas prévue, le staff médical préférant le remplacer avant la mi-temps car il avait recu un choc au genou. Et le score était deja bien acquis.

Le clan Paki réuni autour de Maïno, son frère Enzo à sa droite, ses deux soeurs devanr et son père à sa gauche. Les Fakaté juste derrière. • ©Laurent Pakihivatau

Autre fait particulier, c’était le premier match des Bleuets en France après deux déplacements. Paki jouait à domicile au stade Armandie d’Agen (il est licencié en espoirs au SUA) et tout le clan était venu le voir. Son Papa Laurent, son frère Enzo, ses deux sœurs Malekalita et Laïna, son grand frère de cœur Alikisio Fakate et sa fille Audrey et Abraham Vahai.

Je suis très fier de sa première titularisation, il fait le job en mêlée, avec un très gros client en face de lui. Autour des rucks il a mis de l’avancée et a permis à ses coéquipiers de marquer. Je suis fier de le voir porter ce maillot, de défendre les couleurs de la nation. Même si nous nous venons des îles lointaines, nous sommes français, fiers de l’être et nous montrons que nous existons .

Laurent Pahikivatau, père de Maïno

Ec

 Maïno écoute les conseils de son père Laurent, le jeune Calédonien d’origine Wallisienne a encore une marge de progression à acquérir, mais c’est avec ce type de match qu’il va progresser, tout en étant stabilisé avec les Espoirs à Agen. Tout juste notera-t-on parfois que ses replacemets et sa lecture du jeu ne sont pas encore parfaitement au point, mas il apprend très vite. Son père en est persuadé :

« De match en match il progresse. C’est un bon pilier avec de bonnes bases, il arrivera à s’imposer j’en suis sûr. Il faut juste qu’il acquiert un peu de vice mais ça fait partie du métier ».

Joint également par téléphone Alikisio Fakaté, l’ex pro de Montpellier a confiance en Petit Paki, son petif frere de coeur :

« Je suis très fier de son parcours. Ce n’était pas facile déjà de quitter Lyon et partir à Agen. C’était une décision difficile à prendre, il l’a fait pour s’améliorer. Il sait ou il doit travailler justement mais on est tous derrière lui. Il a les capacités de casser des mêlées il ne peut que progresser, je le trouve posé dans sa tête, dans un club structuré qui mise beaucoup sur les jeunes »

Prochain rendez-vous pour Maïno, sans doute avec Brent Liufau, le défi face à l’Angleterre le 10 mars prochain. Les Bleuets sont toujours dans la course pour le titre à quatre points des anglais après cette victoire.

Source : NC la 1ère

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