Violences sexuelles dans le sport : « Nous avons mis en place des formations », assure la direction de la jeunesse et des sports

La condamnation d’un éducateur sportif pour violences sexuelles souligne l’importance de la vigilance judiciaire en matière d’encadrement des mineurs. Le gouvernement détaille à NC la 1ère les mesures destinées à lutter au mieux contre ces délits.  

Nadine Goapana et Christian Favennec (Caroline Moureaux) • Publié le 24 avril 2021 à 12h05, mis à jour le 26 avril 2021 à 10h31

Comment protéger les enfants des violences, notamment sexuelles, dans le milieu sportif ? La question est plus que jamais d’actualité après la condamnation à de la prison ferme d’un ancien moniteur d’escalade jugé le vendredi 23 avril pour violences sexuelles envers des mineures. 

Suite à de nombreux scandales, se tient en février 2020 dans l’hexagone la première convention de prévention des violences sexuelles dans le sport. Objectif : sensibiliser les acteurs de ce milieu. Fin 2020, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie se saisit de cette problématique.

Un guide de bonnes pratiques

« Nous avons par exemple mis en place des formations à l’initiative de dirigeants sportifs pour bien les sensibiliser sur la problématique des violences sexuelles dans le sport » explique Juliette Ambrosio, chargée d’études juridiques à la direction de la jeunesse et des sports. « Pour aussi permettre aux organismes de formation du métier d’éducateur de prévoir idéalement des modules pour finalement éviter les mauvais comportements et surtout mettre en place un usage de bonnes pratiques.

C’est, par exemple, ne pas accompagner les enfants dans les toilettes, éviter bien évidemment d’être en situation où il pourrait y avoir une confusion, éviter de raccompagner dans son propre véhicule un enfant tout seul…

Juliette Ambrosio, chargée d’étude juridique à la direction de la jeunesse et des sports NC

Alors bien sûr, on est en Calédonie, il y a toujours une certaine proximité de vie, ça peut se faire, mais il faut vraiment que ce soit toujours avec des personnes qui accompagnent pour être sûr qu’on ne se retrouve jamais dans une situation où il pourrait y avoir un doute ». Parmi les autres pratiques à éviter, Juliette Ambrosio rappelle qu’il ne faut pas communiquer sur les réseaux sociaux avec les jeunes sportifs. 

Signaler les mauvais comportements

Les signalements sont à effectuer auprès des services de police, mais aussi auprès de la direction de la jeunesse et des sports.
« Au niveau de l’accompagnement des victimes, nous avons mis en place une adresse mail : [email protected], sur laquelle toutes les victimes ou les témoins, ou même les personnes qui se posent des questions sur les violences sexuelles dans le milieu sportif, peuvent entrer en contact avec nous » explique Juliette Ambrosio. « Pour les personnes qui n’ont pas internet, elles peuvent aussi directement venir dans les locaux de la direction de la jeunesse et des sports [23, rue Jean-Jaurès à Nouméa] ou nous contacter par téléphone [25 23 84] ». 

Interdiction d’exercer

« Le gouvernement a la possibilité d’interdire d’exercer les éducateurs sportifs qui mettent en danger la sécurité physique ou morale des pratiquants. Et cette interdiction peut être définitive ou temporaire », rappelle également la chargée d’études juridiques. 

A ce jour, 670 éducateurs sportifs professionnels sont enregistrés avec leurs casiers judiciaires dans les registres de la direction de la jeunesse et des sports de Nouvelle-Calédonie. De plus, un projet de loi est en cours de rédaction pour mieux encadrer la profession. 

Le reportage de Nadine Goapana et Christian Favennec 

Source : NC la 1ère

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