Barthet : « Quelques titres de plus, ce serait génial »

Sept fois championne du monde, huit fois championne d’Europe et 34 fois championne de France, Barbara Barthet (27 ans), star du sport-boules féminin en France mais pas uniquement, était l’invitée cette semaine d’Alexandre Delpérier sur le plateau de l’émission « La Victoire est en elles » sur Sport en France. La Mâconnaise est notamment revenue sur ses derniers et récents exploits.

Barbara Barthet, que pouvez-vous encore rêver de décrocher ?
J’aurais bien dit les JO, mais, ça, c’est un autre problème et on n’y sera pas pour 2024. C’est bien mon plus grand regret. Sinon, oui, ramener encore quelques titres, ça serait génial.

Racontez-nous l’année 2021 complètement folle que vous avez vécue, avec notamment deux Championnats du monde au programme, à Martigues et à Alassio (Italie)…
A Martigues, c’était assez bizarre comme championnat, car il était surtout pour les jeunes. Il n’y avait qu’une épreuve séniors hommes et le relais mixte, que j’ai disputé avec Alexandre Chirat. On venait défendre notre titre avec Alexandre, il y avait beaucoup de niveau. Du coup, ça nous tenait à coeur de ramener ce titre et on l’a fait après une jolie finale, donc on est ravis. Personnellement, j’ai eu du mal à bien rentrer dans ce championnat, mais Alexandre m’a portée, heureusement, pour aller jusqu’en finale. En finale, on s’est lâchés, on s’est fait plaisir tous les deux, on a fait une belle course et on l’a emporté contre les Italiens, même si je ne peux plus vous dire le score final (rires).

En Italie, le scénario a été différent…
Là, c’était le championnat du monde féminin. J’y suis allée sur l’épreuve du tir progressif et du tir en relais, avec Annaëlle Barazzutti. C’était une première, c’est super. On a fait un championnat plutôt bon dans l’ensemble. On a même fait le record du monde alors que c’était une fille avec qui je n’avais pas du tout l’habitude de courir. Ca promettait de très belles choses et ça nous a mises plus en confiance pour la demie et ensuite la finale. En finale, on a été un peu moins performantes mais on a réussi à arracher la victoire à la fin sur les dernières boules. Ca a donné une finale à suspense mais avec un finish assez agréable pour nous. Pour mon autre titre de championne du monde, j’étais toute seule, en tir progressif. Je remettais mon titre en jeu et ça me tenait forcément à coeur de ramener la médaille d’or à la maison. Dans ma tête, j’avais la médaille du relais mixte que j’avais eue, nous venions en plus de gagner le matin le relais avec Annaëlle, donc il ne fallait pas lâcher les émotions et rester vraiment concentré pour aller chercher la dernière médaille en fin de journée. Et pareil : ça a été une finale un peu compliquée et serrée, et ça se termine encore une fois bien, avec donc une belle fin de championnat.

Est-ce dire que vous faites craquer votre adversaire ?
Honnêtement, je ne sais pas. Personnellement, quand je fais mon cinq minutes, je me focalise plus sur ma course. Je ne regarde pas spécialement ce qu’il se passe à côté. Quand j’ai fini, je ne savais pas quel était le score. Ca s’est joué à une boule, et je ne sais pas si elle, elle le savait ou pas.

« Avec Annaëlle, on peut arriver à de belles choses »

Qu’entendez-vous par record du monde ?
On a jeté 54 boules en cinq minutes et on en a tapé 51, on a eu trois échecs. Le précédent record, c’était 49, il me semble (rires). Un concours avec 54 boules sur 54, ça ne s’est jamais fait encore. là, avec Annaëlle, on n’avait encore couru ensemble jusqu’à présent. C’était notre premier championnat, on ne se connaissait pas, alors que pour un relais, c’est quand même important de bien se connaître. Du coup, en apprenant à se connaître et en tirant plus souvent ensemble, on peut arriver à faire de belles choses.

Vous devez bien dormir le soir après de telles journées, non ?
Pas beaucoup (elle éclate de rire).

Quelles sont les spécificités de votre sport ?
Dans le sport-boules, il y a plusieurs disciplines. Il y a les disciplines dites traditionnelles où l’on va pointer et tirer. En ça, ça va se rapprocher de la dimension tactique de la pétanque. Et il y a une partie sportive où les épreuves durent cinq minutes et c’est un effort continu en course pendant cinq minutes et là, ça demande une vraie préparation physique.

Dans les deux cas, la concentration se doit d’être optimale…
Oui, exactement. C’est un grand travail technique pour avoir cette précision et à côté de ça, il faut travailler son physique, justement pour garder ce travail technique malgré la fatigue de manière à ce que l’on continue à réussir dans notre effort. La partie mentale joue énormément dans notre sport. Après, c’est quelque chose que l’on ne travaille pas encore dans notre sport, je pense que ça viendra comme dans les sports de haut niveau que l’on peut voir à la télé et qui ont tous une partie mentale. Nous, c’est encore un domaine que nous ne maîtrisons pas encore. C’est l’expérience qui joue, le mental naturel de base et après, ce sont les championnats et les années d’expérience qui font le reste.

« J’espère durer le plus longtemps possible »

Comment vous préparez-vous physiquement ?
Sur sept jours, on a cinq jours d’activité, on va dire. Le dimanche, on a match. On a deux entraînements spécifiques sport-boules où l’on va s’entraîner comme sur l’épreuve. Pendant une heure et demi environ. Et le reste du temps, ça va être beaucoup de course à pied, un peu de renforcement.

Vous n’êtes pas professionnelle pour autant ?
Non. De quoi je vis ? Je suis en pleine mutation professionnelle. Là, je suis super heureuse car je vais pouvoir vivre de ma passion. Je vais travailler pour mon club de Saint-Vulbas en tant qu’agent de développement. Il y a aura une partie entraînement et une partie développement, donc tout ce que j’aime. Et ce dans mon sport et dans mon club que j’aime, donc c’est super !

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Pourvu qu’il y ait encore un ou plusieurs titres de championne du monde. C’est vraiment quelque chose qui me fait vibrer les championnats au haut niveau. J’ai hâte d’en revivre de nouveau. Cette année, ce sera les Championnats d’Europe. Cela fait longtemps que l’on n’en a pas fait, avec la pandémie et un championnat qui avait sauté dans la discipline. Ca va être un grand moment.

Y a-t-il un âge dans le sport-boules où l’on atteint le sommet, s’il y en a un ?
Moi, je suis plus sur les épreuves de course, donc je pense que je songerai à arrêter à cinquante ans (rires). Non, je rigole, je vais profiter de mes années où je suis en forme et où je n’ai pas de pépin physique et j’espère durer le plus longtemps possible.

Pour rappel, la chaîne Sport en France est accessible gratuitement sur Internet (www.sportenfrance.com), sur les Applis Android et IOS, ainsi que sur de nombreux bouquets TV, comme Orange (Canal 174), SFR (Canal 129), Bouygues (Canal 192), Free (Canal 190), ou encore Molotov TV

Source : Sports.fr

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