Barty, une carrière vite expédiée
Le 23 mars dernier, dans une vidéo publiée sur Instagram, Ashleigh Barty, alors n°1 mondiale, annonçait qu’elle mettait un terme à sa carrière à seulement 25 ans. Cette nouvelle, quelques semaines après son sacre à Melbourne, a été un séisme pour le tennis tant l’Australienne dominait la discipline.
Au moment de recevoir son trophée, au milieu de la Rod Laver Arena de Melbourne lors du premier Grand Chelem de l’année, Ashleigh Barty a profité du public, de son public, voué à la cause de la native d’Ipswich dans le Queensland. Mais elle était aussi bien seule. Car dans la tête de la N°1 mondiale de l’époque, ce titre sonnait aussi le glas de sa carrière. Sauf que personne ne le savait encore. Un peu moins de deux mois plus tard, l’Australienne publiait une vidéo d’une interview sur Instagram où elle faisait part de sa décision de quitter les courts pour de bon. « Je prends ma retraite du tennis, lâchait avec sérénité l’ex-joueuse. Je suis tellement heureuse et tellement prête. Je sais juste que dans mon coeur, pour moi en tant que personne, c’est la bonne chose à faire. Je n’ai plus la motivation physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu’il faut pour se dépasser au plus haut niveau. Je suis épuisée. Je n’ai plus rien à donner au niveau physique. » Absente à Indian Wells et Miami pour le début de la tournée des Masters 1000, Ashleigh Barty se retire donc sur un sacre à la maison, le troisième en Grand Chelem après Roland Garros (2019) et Wimbledon (2021). « Il y avait juste une petite partie de moi qui n’était pas tout à fait satisfaite, qui n’était pas tout à fait épanouie. Et puis est arrivé le défi de l’Open d’Australie. Pour moi, c’est la manière la plus parfaite, ma manière parfaite, de célébrer l’incroyable voyage qu’a été ma carrière dans le tennis. » La décision d’Ashleigh Barty a surpris beaucoup de personnes tant « Ash » dominait la discipline. À y regarder de plus près en revanche, son choix n’a guère étonné les proches de l’Australienne. Plus tôt déjà, alors que la désormais ex-joueuse n’était pas encore connue, elle montrait des signes de détachement vis-à-vis du tennis. En 2011, après sa victoire à Wimbledon chez les juniors, alors qu’elle n’avait que 15 ans, elle ressentait une première lassitude : « La meilleure et la pire des choses qui me soient arrivées, se remémore t-elle. Avec des souvenirs incroyables mais le sentiment que tout cela était arrivé trop tôt. Ensuite, à 16, 17 et 18 ans, j’ai dû faire face à des problèmes avec ma santé mentale. »
Une carrière courte mais complète
En 2014, alors junior mais prometteuse, elle avait stoppé sa carrière pour « expérimenter la vie comme une adolescente normale ». Elle s’est aussi consacrée, avec succès, au cricket pendant plusieurs mois avant de revenir sur les courts après une discussion avec sa compatriote Casey Dellacqua. Dernier épisode en date, une pause de près d’un an (février 2020-janvier 2021) lors de l’apparition du Covid avant d’enchaîner un parcours du combattant de six mois sans pouvoir rentrer chez elle. Et même si cet enchaînement a été marqué par un sacre à Wimbledon, « son seul vrai rêve dans le tennis » selon elle, ce sacrifice a été difficile à digérer. Loin du star-system, des strass et des paillettes, Barty a toujours été une personnalité à part du circuit. Simple, généreuse et discrète, l’ancienne n°1 mondiale est également très proche de sa famille, un trait de personnalité pas simple à associer avec le rythme d’une tenniswomen, surtout originaire d’Australie. Dans une interview du 7 novembre dernier accordée au Guardian, Ashleigh Barty a partagé des nouvelles de sa « deuxième » vie : « La compétition et le fait de me mesurer aux meilleurs du monde me manquent, mais tout ce qui va avec ne me manque pas. » L’Australienne pratique dorénavant le golf et a participé à plusieurs tournois exhibition l’été dernier. En parallèle, elle travaille également sur un projet de création d’une fondation visant à défendre les droits des communautés autochtones.
Source : Sports.fr
