Dopage: Des chiffres qui inquiètent

Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) a dressé le bilan des derniers mois. Les cas de dopage sont à la hausse.

Malgré les suspicions qui pèsent sur le cyclisme, les scandales de dopage restent rares depuis plusieurs saisons. Pour autant, l’été a été marqué par l’affaire Quintana, contrôlé positif au Tramadol lors du Tour de France et rayé du classement de la Grande Boucle avant que le Colombien ne fasse appel. Mais l’ancien coureur d’Arkea-Samsic n’est pas le seul à être parti à la faute dans le monde du cyclisme.

Depuis le début de l’année, seize cas de dopage ont en effet impliqué des cyclistes, selon les chiffres du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC). C’est certes bien moins que dans d’autres sports à l’instar de l’haltérophilie (44), de l’athlétisme (38) ou du tennis (32). Pour autant la tendance est préoccupante selon le MPCC. « Une douzaine de procédures concernant différentes disciplines du cyclisme ont été révélées cet été, contre seulement quatre cas, lors des cinq premiers mois de l’année, a constaté l’association. Le chiffre peut surprendre. En réalité, un seul cas a suscité un vif intérêt médiatique, celui de Nairo Quintana. Même si, au sens strict du terme, les faits ne constituent pas un cas de dopage, c’est bien pour l’usage d’un produit interdit que le coureur colombien a été désigné coupable par l’UCI. »

Le cas de l’Italie

« Dès 2012, notre mouvement avait prohibé le Tramadol au sein de ses équipes membres. Il est maintenant admis par toutes les instances que cet antalgique de niveau 2 provoque des vertiges affectant la vigilance en course et la sécurité des coureurs, a d’ailleurs pris soin de préciser le MPCC. Selon nos médecins d’équipe, ce médicament puissant fausse également la perception de la douleur, donc améliore la performance et impacte à terme la santé de l’athlète. Dix ans après notre demande de mettre le Tramadol sur la liste des produits interdits l’AMA a décidé son interdiction à compter du 1er janvier… 2024 ! »

Un pays retient tout particulièrement l’attention: l’Italie. « La lutte antidopage en Italie demeure très intense, avec des résultats qui nous interpellent. En se limitant aux sportifs de haut niveau ou professionnels, on dénombre déjà cette année 32 procédures (tous sports confondus), contre 34 pour le reste de l’Europe (hors Russie). Concernant les cyclistes italiens, il faut d’ailleurs signaler que l’agence antidopage italienne (NADO) a également suspendu une douzaine de cyclistes amateurs, la plupart pour usage de produits dopant lourds (EPO notamment) », a constaté le Mouvement, ajoutant : « Paradoxalement, ce n’est pas le cas des deux coureurs cyclistes professionnels italiens figurant sur notre graphique. Vincenzo Russo (Qhubeka) se serait soustrait à un contrôle antidopage. Son compatriote Michele Gazzoli (Astana Qazaqstan) a lui aussi été suspendu, reconnaissant avoir utilisé un médicament appelé Rhinofluimucil (un spray nasal pour le traitement de la rhinite). Même si l’UCI a précisé qu’il s’agissait d’une violation non intentionnelle du règlement antidopage, le coureur a été licencié par la formation Kazakh. Cela faisait deux ans que l’on avait plus vu un coureur suspendu au sein d’une équipe évoluant en World Tour.»

Source : Sports.fr

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