La L1 à 18 clubs, ce n’est pas pour demain
Relancée par le nouveau président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, l’idée d’un retour à une L1 à 18 clubs fait des émules. Le patron de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, freine néanmoins les ardeurs des partisans du changement – arguments à l’appui.
Tout frais président de la LFP, Vincent Labrune a suscité bien des réactions en exhumant le projet d’un retour à une première division nationale à 18 clubs, dans l’intérêt même du football français. Le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, n’a pas évité le sujet ce lundi en conférence de presse. « Je fais partie de ceux qui pensent que plus l’élite est resserrée, mieux c’est. Ce serait tirer le foot français vers le haut. On voit aujourd’hui les calendriers avec des enchaînements qu’on n’a jamais vus: des semaines à trois matches avec la Ligue des champions toutes les semaines. C’est compliqué. Avoir quatre matches de championnat en moins, en passant à 18 clubs, ça va dans le sens de l’élite. Je sais qu’en disant ça, je ne vais pas me faire que des amis, mais la Ligue 1 doit aller dans ce sens. »
Sondé lui aussi sur la question, le président de la FFF Noël Le Graët n’est pas contre l’idée, mais se veut réaliste sur la concrétisation d’un tel projet. « Ça mérite une étude. Ceux qui jouent le jeudi en Ligue Europa sont un peu mal le dimanche en championnat », admet pour L’Equipe celui qui en 1997 a lui-même raboté l’élite en tant que patron alors de la Ligue. « La priorité était la préparation de l’équipe de France, car le Mondial avait lieu chez nous. C’était une demande d’Aimé Jacquet et les pros n’étaient pas tout à fait contre », souffle-t-il, avant d’expliquer pourquoi une telle mesure n’est pas pour demain.
« Cela peut mettre le bazar avec les télés »
« Il faudrait réaliser une étude financière, interroger les chaînes de télévision. Cela fait quand même des matches en moins. On ne peut pas dire comme ça: « Je lance une pièce en l’air et, suivant le côté où elle retombe, c’est oui ou non. » Cela peut mettre le bazar avec les télés. Cela ne peut pas se faire tout de suite. Ce n’est pas le bon moment. […] Est-ce que les chaînes de télévision sont prêtes à diffuser moins de matches et à quel prix ? Ça ne se fait pas comme ça. Il y a quand même quelques tables rondes à organiser. […] Dans les deux ou trois ans qui viennent, il ne faut pas aller sur ce terrain. Cela ne peut être que le sujet d’une prochaine campagne. Les appels d’offres télé ont été faits avec 20 clubs. Sur le plan sportif, il est évident que les trois ou quatre grands clubs jouent trop de matches, mais pas les autres. Avant de mettre tout le monde d’accord, il se passera un peu de temps. »
Source : Sports.fr
