Simon allume les instances du tennis

Très critique sur la gouvernance du tennis pendant cette crise du coronavirus, Gilles Simon ne voit pas comment les joueurs pourront enchaîner l’US Open et Roland-Garros.

« Chacun veut sauver sa peau dans son coin. » Dans une interview accordée à nos confrères de 20 Minutes, Gilles Simon dresse un triste constat de la situation dans laquelle se retrouve le tennis mondial, à l’arrêt en raison de la pandémie de Covid-19. S’il est « assez serein » pour l’avenir de son sport – « quand la vie reprendra, les gens viendront voir du tennis », dit-il –, le 54e joueur mondial n’est pas tendre avec ceux qui le gouvernent, à savoir l’ITF, l’ATP et les organisateurs des tournois du Grand Chelem.

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« Cette période aurait dû servir seulement à ça, de voir que ça ne fonctionne pas comme ça devrait et de modifier le système en profondeur. Sauf que tout le monde est en train de réfléchir à des ajouts cosmétiques. Les coachs sur le terrain, des formats différents, un super tie-break en Australie, puis un arrêt à 12-12 à Wimbledon, ça me donne envie de pleurer tellement c’est débile, déplore le Français (35 ans). Pour que le tennis aille mieux, il faut que les gens arrivent à travailler ensemble. »

« Le bal des faux-culs »

Pour autant, Gilles Simon n’en veut pas à la Fédération française de tennis, dont la décision de reporter Roland-Garros (du 20 septembre au 4 octobre) a pourtant fait polémique, alors que Wimbledon s’est retiré du calendrier. « Roland a pris cette décision parce qu’on lui laisse la place pour le faire. Le reste, c’est le bal des faux-culs, lâche-t-il. Tous les autres étaient en train de se poser la question de se positionner sur ces dates. L’US Open essaiera de se sauver de la même façon, on ne sait pas encore comment. »

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« En déplaçant Roland-Garros, la Fédération n’a pas pensé à sauver le circuit, mais à sauver le tournoi, les emplois, et je comprends. Le problème, c’est que personne n’a les moyens de les en empêcher, ajoute le Niçois, épinglant au passage le Majeur britannique, qui selon lui se donne le beau rôle. Quand tu as pris une assurance pandémie par le plus grand des hasards qui va rapporter 140 millions quoi qu’il arrive, c’est facile d’avoir le beau rôle et de donner des leçons de morale aux autres. »

« Chacun ne pense qu’à lui »

Reste que si les conditions sanitaires n’évoluent pas d’ici là, le Tricolore ne voit pas comment la terre battue parisienne pourra accueillir les meilleurs joueurs du circuit une semaine seulement après la fin de l’US Open (du 24 août au 13 septembre). « S’il faut faire 14 jours de quarantaine dans une chambre d’hôtel quand on arrive quelque part, on aura besoin de s’entraîner 15 jours derrière pour être un peu près d’attaque. […] Comment on va faire pour jouer les deux ? », s’interroge-t-il.

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« La fédération américaine va approcher les joueurs, démarcher quelques top players pour qu’ils viennent et on va se retrouver avec d’un côté tous les Américains qui privilégient l’US Open, de l’autre les Français qui vont à Roland, en gros, anticipe-t-il. Alors l’ATP peut choisir d’en sanctionner un et de ne pas accorder de points, mais si Rafa (Nadal) décide de faire l’autre et que le prize money est aussi important, vous pensez qu’il va se passer quoi ? Chacun ne pense qu’à lui. » Un constat désolant.

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Trulli

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Source : Sports.fr

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