Jeux du Pacifique 2023 : PORTRAIT. Découvrez le destin peu commun de Fabian Dinh, gris et rouge avant tout

Fabian Dinh est chef de mission pour les Jeux du Pacifique à Honiara, îles Salomon, qui se déroulent du 19 novembre au 2 décembre 2023. Athlète sélectionné en squash de 2007 à 2015, et aujourd’hui bénévole au Comité territorial olympique et sportif, il salue le travail d’équipe des Jeux, une conception essentielle dans sa vie, tant personnellement, professionnellement, que sportivement. Découvrez son portrait dans Destins peu communs.

Sarah Maquet (édité par Linda Belhaoues) • Publié le 14 novembre 2023 à 14h49, mis à jour le 14 novembre 2023 à 15h48

« Notre but, c’est de gagner ces Jeux du Pacifique. Tout le monde a accompli son travail, les athlètes sont dans les meilleures conditions. L’objectif est élevé, mais c’est notre but ». Et pour tenter de remporter ces Jeux à Honiara, aux îles Salomon, du 19 novembre au 2 décembre, un énorme travail d’équipe a, en effet, été effectué. Et c’est bien la seule façon dont Fabian Dinh imagine travailler : en équipe. Fonctionnaire de police dans la vie professionnelle, père de famille dans la vie privée, joueur de squash dans la vie sportive, il est aussi impliqué dans le monde associatif. Mais avant d’être chef de mission, Fabian Dinh a monté les échelons du bénévolat.

Ses premiers jeux, c’était en tant qu’athlète, en 2007, à Apia, aux Samoa. Grâce au squash, il voyage aux Marquises, aux îles Cook ou encore en Papouasie-Nouvelle-Guinée. De 2007 à 2015, il remporte au total sept médailles d’or. Et lors des Jeux du Pacifique à domicile, en 2011, il gagne une médaille d’or en double mixte avec sa compagne. Un souvenir encore bien présent dans l’esprit du joueur. « On a plus de pression, ou en tout cas, on se met davantage de pression tout seul quand on joue à domicile. On veut bien faire. Mais c’est un vrai plaisir de jouer, et de gagner devant la famille ».

Après 2015, une nouvelle génération d’athlètes grandit et Fabian Dinh laisse sa place. « Je commençais à devenir moins performant sur le terrain, c’est normal ». Mais le sport lui a tant donné qu’il compte bien lui rendre la pareille. Le Comité Territorial Olympique et Sportif (CTOS) lui propose, en 2017, le poste de chef de mission adjoint pour accompagner la délégation des Cagous au Vanuatu. « Ils cherchaient quelqu’un qui parle le bichelamar, c’est plus simple pour l’organisation sur place ». De ce passage d’athlète à membre de l’organisation des Jeux, Fabian Dinh constate : « c’est le jour et la nuit ! Lorsque tu es athlète, tu es concentré sur la compétition. Dans l’organisation, tu es debout de 6 heures à 23 heures tous les jours pendant deux semaines ! Les athlètes ne s’en rendent pas compte, et c’est très bien, car cela veut dire que notre travail est efficace. »

Si c’est le bichelamar, en plus de ses qualités d’athlète, son esprit d’équipe, et son sens de l’organisation, qui lui a ouvert les portes du bénévolat au CTOS, c’est que Fabian Dinh est né au Vanuatu. Ses grands-parents sont, quant à eux, Vietnamiens. Son père naît au Vanuatu, sa mère en Nouvelle-Calédonie. La famille s’installe dans l’archipel volcanique.

Mais à l’indépendance, en 1980, la mère de Fabian Dinh quitte le Vanuatu pour la Nouvelle-Calédonie avec ses deux enfants. Leur père reste pour travailler. Fabian a cinq ans.  » Après, j’y suis retourné tous les ans, nous faisions des allers-retours tout le temps.  » Lors de ses voyages au Vanuatu, Fabian Dinh retourne dans le village de Mele pour retrouver sa nounou. « Même 20 ans après, les gens dans le village me reconnaissaient. C’est ça, la magie des îles du Pacifique ». Le bichelamar est donc une langue naturelle pour Fabian, contrairement au vietnamien. « Nos parents parlaient entre eux en vietnamien, je comprends donc un peu. Mais ils ne m’ont pas appris cette langue, et je ne l’apprendrais pas à mes enfants. Ma mère voulait que l’on s’intègre au mieux ici ». Pas d’arbre généalogique ni de curiosité spécifique pour l’histoire familiale. Peu importe, Fabian Dinh se sent Calédonien. « J’ai toujours vécu ici ».

Pour Fabian Dinh, chef de mission des Cagous pour les Jeux du Pacifique aux îles Salomon, une équipe grise et rouge soudée est la seule solution pour gagner ces jeux à Honiara, qui se déroulent du 19 novembre au 2 décembre • ©Fabian Dinh

À 18 ans, c’est le départ à l’armée. Fabian Dinh s’engage pour cinq ans dans la Sécurité civile. Il part en mission en Albanie, pour installer des camps de réfugiés, ou encore en Turquie, en intervention d’urgence après un tremblement de terre. « Nous avons sorti de nombreuses victimes. Ça a été un vrai coup de projecteur sur la Sécurité civile et la France. C’était un vrai travail d’équipe ». La Sécurité civile devient vite sa  » seconde famille « , et Fabian Dinh, qui a déjà développé un fort esprit d’équipe, sait désormais « que seul, sans les camarades, on ne peut rien faire ».

À son retour, il devient ambulancier puis policier, où de nouveau le travail d’équipe est au cœur du métier. Quand il découvre les Jeux, qu’il y voit ses amis, du squash et de tous les autres sports, marcher fièrement sous un seul drapeau, le gris et rouge des Cagous, c’est de nouveau cette équipe si puissante qui le transporte. « Nous avons un but commun, nous sommes unis sous le drapeau des Cagous, et notre but, c’est de gagner les Jeux du Pacifique aux îles Salomon ».

Découvrez cet épisode ainsi que tous les autres de Destins peu Communs, l’émission qui part à la rencontre de nos identités (diffusion en radio les mardis à 12h17 et rediffusé le dimanche à 12h20).

Source : NC la 1ère

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