Handi-basket : pourquoi pas ?

A l’initiative de l’AS Dumbéa, et encadrée par des joueurs du Mont-Dore, une journée d’initiation et de rencontre était organisée samedi. Basketteurs valides et association de soutien aux handicapés ont participé. Le but : développer la pratique.

Un même univers, des pratiques différentes

Sur le parquet de la salle Ernest Waheo, en cette matinée de samedi, il n’y a que des basketteurs. Pourtant, la pratique concrète des uns n’est pas celle des autres. Les licenciés valides de Dumbéa (11-17 ans) le comprennent rapidement lorsqu’ils s’installent dans les fauteuils de leurs homologues. Leur bassin comme leurs pieds sont attachés par une ceinture, et l’expression habituelle de leurs gestes s’en retrouve soudain complètement changée. Impossible de jouer ainsi ? Bien au contraire. Les joueurs des Sharks du Mont-Dore, l’un des deux clubs du territoire avec l’association sport adapté du Nord, sont là pour le démontrer. Sous un panier, Glenn Mounoussamy commence un atelier de passes.  
 

 » On travaille sur le maniement du fauteuil avec ou sans ballon. Il faut pratiquer beaucoup, d’autant qu’ici on s’enfonce un peu sur ce revêtement. Ils auront un peu mal aux bras. Ils vont découvrir que ce n’est pas aussi évident de jouer en fauteuil que debout. Ce sont les mêmes dimensions de parquet que pour les valides, mais dans le fauteuil, les distances ne sont pas les mêmes  » 

Glenn Mounoussamy

Les choses se compliquent quand l’éducateur propose aux jeunes valides de déplacer leur fauteuil sur la gauche d’un plot pour venir chercher une passe, puis de revenir en arrière et aller réceptionner, cette fois sur le côté droit, une seconde offrande. La tâche se révèle ardue, tout comme ce jeu du loup où l’on doit toucher un maximum d’adversaire censés se rendre du dessous du cercle, à la ligne de trois points. A une vitesse impressionnante, Glenn en touche trois ou quatre.  » C’est rare d’avoir l’occasion de se rendre compte de la difficulté du handi-basket, témoigne Matteo Gorowa, un minime de l’ASD. C’est vraiment dur. Les personnes handicapées ne peuvent pas jouer tout à fait comme nous. Et inversement. Le monsieur qui nous a coaché, va beaucoup plus vite. Et nous, waouh, on se dit qu’on a besoin de plus d’entraînement « . Charles Lavallée a lui aussi réalisé les exercices.  » C’est ressemblant sur la base du basket, mais très différent. Regardez comme mes mains sont sales à force d’actionner le fauteuil. Il faut toucher les barres sur le côté qui permettent de faire tourner les roues, c’est assez fatiguant au niveau des mains « . 
 

Des passerelles à trouver

Dans l’après-midi, des associations viennent elles aussi participer avec des adultes. Parmi elles, Dumbéa Handicap, Ikasëse (les patients du centre de soins de suite et de réadaptation) et l’ASH qui compte 52 porteurs de différents types de handicap. L’initiation peut ouvrir de nouveaux horizons à ces différents publics, alors que les clubs handi-basket cherchent à récupérer de nouveaux licenciés.
 

 » Le basket, c’est une piste intéressante. Le travail du ballon amène énormément de bienfaits en termes de santé et de transferts cognitifs. C’est une activité qui mérite d’être vraiment visible et pratiquée. C’est vraiment dur d’être en fauteuil. Cela demande beaucoup d’efforts physiques. Pour nous, les encadrants, ça tirait dans les bras. On aimerait essayer de remettre ça au mont-Dore, pourquoi pas à Poindimié. C’est qui est certain, c’est qu’une séquence comme aujourd’hui amène énormément de choses pour nos patients  » 

Romain Rousselot / ASH

La journée se termine par un match entre les Sharks du Mont-Dore et les Spartiates, les champions territoriaux valides de Dumbéa, encore invaincus cette saison. Reste qu’une fois en fauteuil, Raymond Weber, Steven Sillant et leurs partenaires ont beaucoup plus de mal que d’habitude pour le repli défensif, les interceptions ou les contres. L’habileté de leurs adversaires est difficile à maîtriser. Après un rebond défensif d’un coéquipier, Glenn Mounoussamy part ainsi de sa raquette comme une flèche sur le côté droit. Il réceptionne une passe parfaite après la ligne médiane, pose quelques dribbles pour passer sous le panier, puis se retourne pour être dans l’axe du cercle. Son tir est limpide. Rien que le filet. A aucun moment, il ne s’est véritablement arrêté. Le show va continuer avec des passes dans le dos, des caviars lobés pour figer trois défenseurs, et des actions bien construites. Tout le répertoire du basketteur s’étale. Dans le camp de Dumbéa, on vacille, comme sur ce rebond où un joueur tombe à la renverse. Les Sharks s’imposent 46 à 7 !
 

 » Ce qu’on espère, c’est de répérer des futurs coéquipiers. On est un peu limité sur le territoire. Ce genre d’initiation, cela permet de détecter au travers des exercices ou des matchs, ceux qui sont le plus à l’aise dans la manipulation des fauteuils. On cherche à intégrer des valides. En match, on peut en aligner un seul. Il y a trop peu de joueurs handicapés. Je crois que c’est surtout un problème de transport. Beaucoup d’handicapés n’ont pas de moyens de locomotion, donc c’est difficile pour eux de venir aux entraînements. Les petits ateliers comme ça sur une journée, je trouve que c’est pas mal « 

Glenn

L’AS Dumbéa – qui a offert un ballon à chaque association présente – espère elle monter très prochainement une section handi-basket. Cela porterait à trois le nombre de clubs sur le territoire, avec le Mont-Dore et l’association sport adapté du Nord. 

Le reportage video
(images : C.Favennec / montage : C.Prevot / mixage : B.Pichard)

©nouvellecaledonie

Parier en toute sérénité avec NetBet, bookmaker agréé et légal en Nouvelle-Calédonie

Source : NC la 1ère

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.